Pourquoi choisir un silicone sans méthyléthylcétoxime (MEKO) ?
Qu’est-ce que la Méthyléthylcétoxime (ou MEKO) ?
Ce que dit la science sur le méthyléthlycétoxime…
La Méthyléthylcétoxime ou Méthyléthylcétone oxime, aussi appelée MEKO oxime, est un composé antidérapant pour revêtement à séchage oxydatif.
La méthyléthylcétoxime est une substance organique qui est ajoutée à une peinture pour inhiber la réaction du sécheur avec l’oxygène (atmosphérique) en liant l’oxygène ou en complexant le métal plus sec.
La méthyléthylcétone oxime est le composé organique de la formule C2H5C (NOH) CH3. Le méthyléthylcétoxime (MEKO) est un agent anti-peau à haute efficacité utilisé pour les peintures, les encres et les revêtements séchant à l’air. Il est également utilisé pour améliorer la durée de conservation des adhésifs et mastics silicones, ainsi que la fonctionnalité des revêtements en polyuréthane.
Le silicone et le MEKO (méthyléthylcétoxime)
Si la méthyléthylcétoxime est aujourd’hui présente dans la composition du silicone pour les menuiseries extérieures, c’est notamment en raison de sa résistance exceptionnelle à l’eau et à la chaleur.

Néanmoins, bien que son efficacité dans la composition du silicone ne soit plus à prouver, la méthyléthylcétoxime est aujourd’hui décrié pour ses conséquences néfastes sur la santé.
À travers cet article, FAILLE INDUSTRIE vous explique donc pourquoi le MEKO est aujourd’hui une susbstance à éviter, pourquoi choisir du silicone sans méthyléthylcétoxime, mais aussi quelles sont les différentes alternatives au silicone avec MEKO.
Découvrez la fiche INRS de la méthyléthylcétoxime.
Les silicones avec de la méthyléthylcétoxime : pourquoi est-il important de ne plus les utiliser ?
La méthyléthylcétoxime, un agent chimique à la toxicité aiguë
Grâce à des tests réalisés par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), on sait désormais que l’exposition au butanone oxime (énième synonyme du MEKO) conduit à des conséquences néfastes sur la santé.
Selon la fiche toxicologique n°257 de l’INRS, une forte concentration au méthyléthylcétoxime pourrait conduire à “une dépression respiratoire et du système nerveux central [...] Il s’agit également d’un irritant et sensibilisant cutané et d’un corrosif oculaire.”
Le rapport ajoute : “L’exposition à la méthyléthylcétoxime provoque une somnolence et, à fortes concentrations, narcose, coma et défaillance respiratoire. La méthyléthylcétoxime est irritante pour la peau et corrosive pour les yeux.”
Des effets cancérogènes observés suite à une exposition prolongée à la méthyléthylcétoxime
La toxocité aiguë du MEKO n’est pas la raison principale pour laquelle son utilisation est fortement déconseillée. En effet, il faut savoir que depuis le 1er avril 2022, le Butanone Oxime (Meko) est un agent chimique classé CLP 1B (H351), c’est-à-dire que celui-ci est susceptible de provoquer le cancer.
Le rapport de l’INRS précise : “La méthyléthylcétoxime est classée cancérogène catégorie 3 au niveau de l’Union européenne.”
Dès lors toutes les précautions et obligations visant à assurer la protection de la santé et la sécurité des travailleurs face aux risques associés à ces agents chimiques doivent être prises par l’employeur.
Parmi ces obligations, l’employeur doit substituer le produit dangereux et apporter la preuve de ses recherches.
Les recommandations de l’INRS pour limiter les effets néfastes de la méthyléthycétoxime
Au sein de son rapport détaillé sur la Butanone Oxime, l’INRS détaille toute une liste de recommandations à appliquer pour réduire et éviter les effets néfastes sur la santé des travailleurs. Ces recommandations sont classées selon différentes thématiques : le stockage de la méthyléthylcétoxime, sa manipulation ou également que faire en cas d’accident.
Parmi les principales recommandations de l’INRS sur l’usage de la méthyléthylcétoxime, on retrouve notamment :
- La nécessité de stocker la butanone oxime ou méthyléthylcétoxime dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri des rayons du soleil et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes, étincelles...), à l’abri de l’humidité et à l’écart des produits incompatibles (acides forts, bases, oxydants),
- S’assurer que le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors,
- Instruire le personnel aux risques présentés par le produit et aux mesures à prendre en cas d’accident,
- Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d’urgence,
- Dans le cadre des joints silicones, il convient donc de mettre en place à la pose du joint un captage enveloppant la zone d'encollage automatique ou manuel et une ventilation générale des zones de stockage des joints,
- Éviter le contact du produit avec la peau et les yeux,
- Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par la méthyléthylcétoxime.
Pour découvrir tous les conseils et recommandations de l’INRS sur l’utilisation de la butanone oxime, vous pouvez télécharger la fiche toxicologique n°257 de l’INRS.
Télécharger la fiche toxicologique
Comment reconnaître un silicone sans méthyléthylcétoxime (MEKO) ?
Utiliser la fiche de données de sécurité (FDS) pour détecter la présence de MEKO dans votre silicone
Tous les substances ou mélanges chimiques possèdent une fiche de données de sécurité (FDS).
De ce fait, afin de savoir si le silicone que vous utilisez contient ou non de la méthyléthylcétoxime, il vous suffit de rechercher les éléments suivants dans cette FDS :
- Jetez un œil au classement CLP. Si votre silicone est classifié 1B, alors vous avez une obligation substituer ce produit, dû à forte probabilité de présence de Butanone Oxime,
- Vous pouvez également directement rechercher la présence de Butanone Oxime dans la composition du silicone. Celui-ci ne doit pas être supérieur à 0.1%,
- Recherchez la présence d’un pictogramme de danger SGH08,
- Recherchez la mention de “danger H351” (susceptible de provoquer le cancer).
D’une façon générale, si dans la fiche de données de sécurité de votre silicone, il n’y a pas de classification 1A ou 1B, c’est votre silicone ne contient pas de Meko !
Pour information, FAILLE INDUSTRIE, fortement sensibilisé à la sécurité et à la santé des travailleurs, a choisi de ne pas distribuer de silicone contenant du Butanone Oxime.

Les alternatives au silicone et la DTU 36.5
En plus de votre démarche pour identifier les silicones contenant du MEKO et prohiber leur utilisation, vous pouvez également vous tourner vers des solutions alternatives au silicone. En effet, de nos jours, avec la norme DTU 36.5, l'utilisation du silicone pour les menuiseries extérieures est réglementée et contrôlée.
L’objectif étant de promouvoir des produits plus durables, permettant de substituer l’utilisation du silicone pour les menuiseries.
Le calfeutrement avec des mousses imprégnées
En plus de votre démarche pour identifier les silicones contenant du MEKO et prohiber leur utilisation, vous pouvez également vous tourner vers des solutions alternatives au silicone.
En effet, de nos jours, avec la norme DTU 36.5, l'utilisation du silicone pour les menuiseries extérieures est réglementée et contrôlée. L’objectif étant de promouvoir des produits plus durables, permettVis à vis de la durabilité, seuls les produits de la classe 1 600Pa de la norme NF P85-570 sont admis. Il s'agit de bandes de mousse imprégnée pré-comprimées ou non, répondant aux spécifications de la classe 1 600Pa de la norme NF P85-570.
Ces produits doivent faire l'objet d'un cahier des charges. Un engagement du fabricant signifié par un marquage sur l'emballage, devra indiquer clairement cette conformité, ainsi que l'absence de bitume.
ant de substituer l’utilisation du silicone pour les menuiseries.
Le calfeutrement avec des fonds de joint et mastics élastomères SNJF*
Le système de calfeutrement mastic sur fond de joint est un des systèmes autorisés par les DTU 36.5 et 44.1.
Il convient de s'assurer de l'adhésivité/cohésion du produit employé avec la matière du dormant et le support en place, par des essais de convenance conformément à la NF DTU 44.1.
Les seuls mastics de calfeutrement utilisables sont des mastics élastomères de la classe 12.5 E ou 25 E ou des mastics plastics de classe 12.5 P selon la norme NF EN ISO 11 600.
(La certification marque "label SNJF", ou son équivalent, dans les conditions indiquées dans l’avant propos, permet d’attester des classes 12,5 E ou 25 E ou 12,5 P des mastics de calfeutrement).
*Les mastics élastomères SNJF peuvent être du silicone, des mastics hybrides ou polyuréthanes.
Si vous avez des questions ou des besoins de conseils sur ces différentes thématiques (silicone sans MEKO, normes DTU 36.5 etc.), n’hésitez pas à nous contacter !